Avant le moyen-âge, le territoire de Saint-Ouen était couvert par la forêt du Rouvray. Le décès de l’évêque de Rouen -Audœnus Dado (canonisé Saint Ouen) – en 686 dans la villa Clippiacum (résidence royale sous Dagobert à Clichy) donne naissance à l’édification d’une chapelle en bordure de Seine pour honorer sa mémoire. La chapelle se situe à l’emplacement de l’église actuelle Saint-Ouen-le-Vieux. Elle devient un lieu de pèlerinage important, un village s’établissant autour du lieu de culte. Au 13ème siècle, le village se connecte par des chemins avec les villages voisins. Dans le même temps, les cultures apparaissent : osier, blé et surtout le vin qui demeura célèbre à Saint-Ouen pendant 2 siècles.
En 1664, un château est construit par Joachim-Adolphe de Seiglières de Boisfranc avant d’être vendu à la marquise de Pompadour en 1759. Il ne reste plus rien de ce château démoli par Louis XVIII en 1816 pour en construire un nouveau sur le même emplacement (nord Saint-Ouen), classé à ce jour monument historique. Avant de le détruire, il y signe la « déclaration de Saint-Ouen » le 2 mai 1814 dans laquelle il s’engage auprès des français à établir une constitution qui conserve les droits acquis de la Révolution et de l’Empire mais en rétablissant la dynastie des Bourbons. A cette époque, Saint-Ouen compte une centaine de maisons et moins de 800 habitants.
En 1830, le port de Sain-Ouen est inauguré pour palier aux difficultés de navigation de la Seine. Il se situe aux portes de Paris et en dehors du périmètre de l’octroi. C’est le début de l’industrialisation de la ville avec la création des docks reliés aux chemins de fer de la petite ceinture. On dénombre plus de 120 entreprises en 1880 avec 3 grandes branches : la chimie, la métallurgie et le secteur énergétique. La population passe de 1000 habitants en 1840 à près de 40 000 habitants en 1905. Cette croissance démographique se fait dans des conditions déplorables avec un manque de construction de nouveaux logements. Les ouvriers, devenus majoritaires, s’entassent dans des maisons surpeuplées et des baraquements de fortune…
A la fin du 19ème siècle, le POSR ( Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire) conquiert la mairie en y installant un des premiers maires ouvriers de France. Les chiffonniers, évacués de Clichy et de Paris, s’installent dans une zone de servitude militaire inconstructible, l’actuel « marché aux puces ». Le campement est sommaire (planches, débris ferroviaires, boites de conserves…), la vente de bric-à-brac se développe jusqu’à la 1ère guerre mondiale puis des marchés sont créés dans l’entre-deux-guerres avant d’être construits en dur à partir de 1950. La désindustrialisation des années 60-70 entrainent des fermetures et des licenciements générant de nombreux mouvements sociaux. L’informatique et la communication prennent le relai, le secteur tertiaire devenant majoritaire à partir de 1990.