Jusqu’au 12ème siècle, le territoire de Boulogne est une campagne partagée entre les seigneuries d’Auteuil et de Saint-Cloud. Par la suite, le village doit son attractivité à la volonté de Philippe IV le Bel de susciter un pèlerinage raccourci à celui de Boulogne-sur-Mer. Au retour du mariage de sa fille en 1308 au sanctuaire de Boulogne-sur-Mer, le roi fait rechercher un terrain proche de la capitale et propice à l’édification d’une église dédiée à la Vierge. Le village des Menus fut choisi avec le symbole de la Seine s’y étalant comme un bras de mer. Son fils Philippe V posa la première pierre de l’Eglise, plus connue ce jour sous le nom de « Notre-Dame de Boulogne ». Le pèlerinage de Boulogne-sur-Seyne était né.
Il faut attendre la fin du 17ème siècle pour que la population de Boulogne-la-Petite dépasse les quelques dizaines puis les quelques centaines de personnes. En 1660, Louis XIV crée une route pavée, actuelle avenue Jean-Baptiste-Clément, permettant à la cour de relier Versailles. Les courtisans confient leur linge aux blanchisseurs qui s’établissent à chaque entrée du village. Boulogne devient également un lieu de villégiature pour la noblesse fuyant un Paris surpeuplé. En 1790, le village s’agrandit jusqu’à la rive droite et devient Boulogne-sur-Seine. La population compte moins de 3000 habitants.
Très à la mode au milieu du 19ème siècle, la ville s’urbanise rapidement en se voyant retirer le secteur Longchamp avant de s’agrandir avec le Parc des Princes aménagé par Haussmann et le quartier de Billancourt. Mais c’est seulement en 1926 que la ville prendra son nom définitif de Boulogne-Billancourt. La guerre de 1870 ruine Boulogne qui va renaitre encore plus fort avec l’essor de l’industrie. Le cinéma avec le studio Eclipse, l’aéronautique avec les avions Farman (futur Air France) et bien sûr l’automobile avec Renault. Cette époque de 1870 à 1914 voit la démographie exploser passant de 15 000 à 70 000 habitants.
La guerre fait basculer la ville dans l’effort de guerre industrielle et la transforme en banlieue ouvrière dans l’entre deux guerres. Dans les années 30, sous l’impulsion d’André Morizet, l’architecture typique de cette décennie se développe et modernise la ville où s’épanouit le cinéma français. Durant la seconde guerre mondiale, la mairie devient un lieu de déportation et voit également la création des studios de Boulogne au milieu de la censure. La fin de la guerre marque la création de grands ensembles immobiliers portés par des architectes de renom (Pouillon, Portzamparc et Nouvel). Après le soubresaut industriel avec la nationalisation des usines Renault aux portes d’Issy-les-Moulineaux, la ville est aujourd’hui reconvertie dans le tertiaire.